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Je viens de faire le dernier aller et retour avant de sortir le Kitty-ouan' pour ces quartiers d'hiver. Je n'ai pas pu faire de bateau depuis mes 100 miles fin mai (article a venir). En juin c'était le boulot et il a plu comme vache qui pisse en juillet. Je suis parti en aout faire une infidélité à mon bateau sur le bassin d'Arcachon. ( J'ai été puni vous le saurez bientôt)
Un peu inquiet malgré tout de l'avoir laissé seul 3 mois. Arrivé à Sucé sur Erdre je prends la barque annexe du ponton et je rame jusqu'au bateau qui est sur une ligne de mouillage à 400 m.
Là c'est la catastrophe, Tchernobyl et Fukushima réuni ...(Non pardon c'est pas bien pour les gens qui ont subi ça, mais quand même ça fait mal) , le filet de protection est éventré et au moins 50 canards s'envolent dans un fratras de plumes et chiures.... le bateau est dévasté.
Toussant et crachant, je monte à bord , la merde et les plumes crissent et s'écrasent sous mes chaussures. Je m'assoie abattu sur les bancs maculés de merde, le gelcoat cloque sous l'acidité.
Là j'ai repensé à une phrase ( peut être célèbre) : "il y a 2 moments importants dans la vie du marin, le jour où il achète son bateau et le jour où il le vend....."
Je sors la nourrice, nettoie au mieux la manette des gaz, ( la prochaine fois, je la mettrais verticale) et démarre le moteur après amorçage et cinq tirés soft , il fait plaisir au Capitaine et démarre en fumant légèrement. Ca c'est de la mécanique tout terrain.
Je prends le cap sur ponton où ma femme m'attend.
Ha! On ne parle jamais assez des femmes de marins, même de ceux d'eau douce. Elles qui supportent sans broncher ou presque la passion dévorante de la mer de leur moitié. Une autre phrase se rappelle à ma mémoire : la définition anglaise de la voile - "Faire de la voile c'est être se mettre sous la douche en ciré et déchirer un billet de 10 livres toutes les 2 minutes"
Devant des yeux pleins de compassion, j'amarre le Kitty-plein de merde. Le regard désolé des badaux qui nourrissent en souriant bêtement ces "P----N de canards" est presque une insulte.
Voilà mon Kitty-chiure de plume ;
Bon bon ca va être à moi de jouer. mais ca fait C---- quand même: "Ha ma chérie, pour les prochaines vacances, rappelle moi d'acheter un lance pierre..."
J'avise le responsable de "Bretagne fluviale" qui malgré sa charge de boulot ( il loue des pénichettes sur l'Erdre) vient admirer le travail des canards locaux.
Il accepte gentiment de me prêter son Karcher et il va même jusqu'à me l'installer sur le ponton . Il accepte même que je m'amarre à son ponton: tous ses bateaux ne sont pas rentrés et le vent étant faible et favorable je ne devrais " emmerder" dans le vrai sens du terme, trop de monde.
Ma femme courageuse ( en fait elle aime bien lire) s'installe stoiquement sur un banc sous un soleil perçant les quelques nuages persistants du matin.
S'ensuivent 3 heures de giclures de plumes et de merde canardiennes pour donner le resultat suivant :
Alors vous me direz c'est quoi ce tissu de protection rouge.
Si vous m'avez lu vous savez que j'ai mis un produit d'étanchéité ( PROTEC-PLUS) afin de limiter les entrées d'eau de pluie dans la cabine. Ca a très bien fonctionnné, quasiment plus rien de rentre sauf en cas de très forte pluie, mais je sais par où. Sauf que j'ai une réaction chimique bizarre entre la lazure et ce produit ou entre la seve du "bois pas sec" et ce produit) et il se trouve que depuis la chaleur de la semaine du golfe, ça "colle au cul". Pendant la semaine on s'est arraché les jeans, les chaussures, les ecoutes et tout ce qui a touché la surface du bois traité.
Même le couvercle de cache-moteur a été fait dans de meilleures conditions de sechage, colle. Donc pour parer momentanément ce problème de "colle culotte", j'ai pris le reste de tissu ( toile de parasol que j'ai utilisée pour faire mes coussins de cabine) et j'ai découpé grosso modo les morceaux afin de couvrir les zones ou nous évoluons le plus souvent.
La toile a supporté sans souci le Karcher et est redevenu correcte mais les parties non couvertes je n'ai rien pu enlever. Je devais enlever la couche collante cet hiver avec Yves le breton donc c'est moindre mal j'aurai des plumes et de la merde collée en plus.
Donc dans mon malheur j'ai un peu de chance. le pique nique n'est pas annulé demain le tissu sera sec.
En ce qui concerne le gel coat j'avais prévu de le rafraichir cet hiver, mais là je suis dans la rénovation totale...
Essai avec spontex éponge métallique brosse à chien dent que dalle... Ajout d'eau de javel pour blanchir, que dalle...
Je fouille dans ma trousse à outils et je tombe sur un petit morceau ( 10 cm sur 5 ) de grain 80 de toile à poncer ( la toile éternelle...). Bon on part faire le pique nique et je poncerai pendant que ma femme lira tranquillement sous le soleil de la plaine de Mazerolles.
Nous avons passer la nuit à l'hotel de la régatte ( vraiment super , je vous conseille cette adresse on peut mettre son bateau au ponton à 100 mètres). Le petit déj' est vraiement très bon et nous sommes bien calé de l'estomac.
Une fois sur la plaine , l'ancre est lachée. après avoir commencé à poncer ma femme se met à tousser sous le vent. Mince la poussière de gel coat, c'est dangereux. Bon
L'idée du jour : ponçage sous eau additionnée d'eau de javel ; pas de poussière et je bénéficie du blanchiment de l'eau de Javel. Pétard ca marche.
Le petit morceau de toile se rince comme un rien et se nettoie en la secouant un peu dans l'eau, vraiment géniale.
C'est beau, non !
j'ai pu récupérer le plancher du cockpit en poncant légèrement mais il n'était traité au Protec-plus.
Voilà la tête de l'eau ( je suis allé la jeter à la halte des plaisanciers à Sucé sur Erdre je n'ai pas chloré les anguilles et les sandres de l'Erdre. enfin pas trop j'ai bien rincé mon éponge tout de même.
Au bout de 3 heures de ponçage le résultat fait plaisir à voir.
Nous rentrons au port et laissons Kitty-ouan, le roof baché serré et pour les 15 prochains jours à son mouillage.
A mort les canards !!!!!!!!!
FIN
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Par zillibu dans La Semaine du golf 2011 ou le Kitty-ouan sur la grande bleue. le 14 Septembre 2012 à 09:43
Après une soupe de poisson, un super paté-biscotte suivi de pommes du jardin, nous avons mis la "viande dans le torchon" pour la nuit.
"Vannes 9°C au matin avec un ressenti à 6°C" qu'ils disaient sur méteo France.
Pétard!!!! La nuit fut bien froide, on a du approché le 2°C voir le zéro au niveau de l'eau.
Malgré le duvet et une couverture j'étais transit. Une furieuse envie d'uriner m'a réveillé 2 ou 3 fois dans la nuit.. Le froid sans doute! N'osant pas ouvrir la porte et laisser entrer le vent, je décidais de couper une bouteille de plastique en deux et de la remplir.... En passant le bras par le hublot, j'ai pu la verser dans la mer.....La "honte" ne dura pas longtemps car j'entendis bientôt mon breton faire la même chose.
Au petit matin, 6 h 6h30, à peine quelques rides sur l'eau, à 100 mètres, la Nébuleuse évite gentiment sur son ancre.
Seul le ronron de sa pompe de cale rompt le silence de la zone de mouillage.
Les Ebihen des 16 ou 18 pieds sont vraiment superbes. l'un des deux est gréé en vaquelotte ( avec un tape-cul). Une vieille-vieille caravelle vient s'accoupler à notre trio de bois lazurés.
IL fait frais, mais le pull marin ( il a bien 40 ans le mien) et le café bien chaud avec pain beurre ( beurre salé pour le Breton) et confiture ont le meilleur effet sur les bonshommes.
Le service de rade nous emmène laissant le kitty-ouan' sur la bouée entouré des Ebihen (belge et allemand) et de la grand-mère.
Le breffing et la remise des instructions de journée ont lieu à 8 h sur la jetée près des algecos qui sont le point de ralliement des capitaines.
Les anciens de la "semaine "discutent des trajets de notre flotille n°3 et sont à l'aise avec noms des iles qui s'egrennent à la lecture du chef de flotte.
Programme de la journée
Le passage par la jument est prévu, pour ceux qui pourront... C'est le jusant donc ca descend avec 4-5 noeuds au minimum de courant dans la passe de la jument.
Avec le vent ça sera "quitte ou doubler" l'île de la Jument pour aller chercher l'île de HENT TENN puis passer à la pointe sud de l'ile aux moines et passer entre BRANNEC et GOHIVAN et rejoindre enfin la cale de PEN RAZ et la plage de KEROLAN à l'arrière de l'île d'Arz pour la halte de midi.
Pour les bleus du Golfe ça flotte un peu mais l'ambiance est bonne. Bon on essaiera de suivre.
Une régatte est prévue pour ceux qui se sont inscrits. Tout le monde peut éventuellement y participer mais seuls les inscrits seront classés.
Tout le monde admire un beau vaurien jaune retardataire en train de se préparer.
Les belges embarquent dans leur Ebihens, inquiets de la proximité du vieux vaisseau,"la caravelle" dont les bouts d'amarrage sont aussi rigides et antiques que ses voiles.
La nuit a été froide dans les hôtels de toile mis à disposition par les gentils organisateurs. Ils profitent de la chaleur du soleil naissant et de l'absence de vent:
La méteo, favorable, annonce du vent (force 3 à 5) et probablement avec un renforcement dans l'après midi, mais surtout et du beau temps. Super!
Nous recupérons par la même occasion notre équipier Patrice ( le normand de Caen), près de la tente des organisateurs. Après avoir essayé le café d'accueil nous demandons au zodiac de service de nous ramener au Kitty-ouan' pour lui offrir un café correct.
Patrice prend ses marques sur le Kitty-ouan' assimile rapidement mes retours de drisse au cokpit et les réglages de point d'amure de la voile au tiers ( également au cokpit).Pour le foc il faut toujours aller au mât.
Si vous m'avez lu il y a quelques temps, j'ai mis en place "un lazy-jack bag automatique de voile au tiers" ! En fait je le supprime dès la première montée , les bouts de 4 mm sont trop épais et glissent mal dans les passants et mon " ferleur automatique"? Je verrai plus tard .
Les ebihen hissent les voiles
et se glissent sans la meute entre un skeelig gréé en lougre,
et un bateau norvegien.
Ca y est on est parti,
Les lunettes de soleil et les brassières sont obligatoires. La chaleur vient vite avec nos surépaisseurs matinales, mais nous gardons les gants pour l'instant.
Protégée du vent de Nord-Est, par l'île de Berder, la meute des voiles se disperse comme un lacher de ballon. Le vent semble absent derrière les îles et le soleil sortant rapidement nous fait vite surchauffer.
Le bateau commité passe au ralenti pour rejoindre le lieu de la régate.
Nous découvrons la flottile qui s'égaye tout autour de nous.
Devant nous le courant de la jument se matérialise. Dès que l'étrave entre dans le courant, la déviation est brutale mais le 9.9 CV du beau frère assure pour notre tonne et quelques.
Nous perdons 25° de cap et nous slalomons entre les embarcations plus légères qui dérivent encore plus brutalement.
Patrice est au top de la concentration
le Breton aussi
Tout à la manoeuvre l'équipage supporte bien la chaleur mais le breton enlève une couche et profite de cette chaleur montant avec le soleil et s'allonge pépère au vent et rattrappe les froids degrés de la nuit.La déconnection n'est pas loin...
" Allo Youston, on a un problème.... " tout colle sur le bois. Partout ou j'ai passé la couche de PROTEC-PLUS le phénomène s'aggrave avec la chaleur montante . (Pas le temps de penser efficacement, on se protège le cul avec les coussins et des serviettes, on verra plus tard)
Ainsi, même à la gite, "collé" au banc de cockpit par le fond de culotte, le breton ne risque pas jouer l'homme à la mer.
De l'autre coté de l'ile Gravinis et Llenic la flottille prestigieuse des grands bateaux, la Recouvrance, le galion portugais et les 3 mâts étrangers, invités de la semaine, glissent lentement
et majestueusement derrière le tumulus et les menhirs donnant lieu à des superpositions photographiques intéressantes.
voici une vedette à voile.
ou encore une île à voile
Nous croisons la flottile qui semble venir de Port Navalo. Les petites embarcations s'égayent devant la Recouvrance toutes voiles dehors ou presque.
Les tacherons improbables parasitent déjà cette superbe journée.
De belles unités au roof vernis passent rapidement derrière nous.
Nous contournons les petites iles affrontant un courant que certain ne peuvent franchir qu'avec le moteur.
La meute des dériveurs de la 3 ème flottile remontent avec ténacité et légèreté le courant derrière nous.
Après avoir passer BRANNEC nous arrivons en vue de la plage de KEROLAN.
Les matelots ont faim et ils hument avec délice les effluves des barbeculs qu'un vent qui va crescendo, attise au bout de la jetée de PEN RAZ.
Ce ne rigole plus, il faut y aller.
Les dériveurs déjà arrivés s'alignent sur la plage de Kerolan.
L'ambiance est sympa et une bande fait un boucan d'enfer en nous accompagant vers les grills.
Les barbeculs sont là, les tables sont toutes ou presque en plein cagnard et ça cogne. Les places à l'ombre sont chères.
Une merguez une chipo à prix raisonnable et quelques frites; nous sommes contents mais nous restons sur notre faim.
Le retour au Kitty-ouan' s'accompagne d'un bon café.
Le vent qui forcit m'incite à prendre un ris. La force 6 est atteinte à l'anémomètre et les rafales s'enchaînent à 7.
L'après midi est extraordinaire.
Le balai des zodiac de sécurité fut incessant. On parle de dessalages multiples, de colisions et de fractures de bout dehors.
Nous penserons tout particulièrement à la flotte des dériveurs qui ont rejoint courageusement Vannes au bout de plusieurs heures dantesques. Beaucoup de marins épisodiques ont vu leur limite cette journée là.
Malheureusement pour vous , tout à la manoeuvre de cet après-midi venté, nous avons que peu de photos de cet après midi là.
Nous avons très vite enlevé le ris au vu du très bon comportement en mer du Kitty-ouan' qui gitait finalement très peu avec 3 bonshommes au vent.
La nav fut approximative, car nous comptions suivre un peu les autres. Mais la météo en a décidé autrement et l'éparpillement puis l'isolement furent la règle.
Nous sommes allés nous perdre au fond du golf vers le passage du HEZO puis plein-pot nous sommes repartis au NORD-OUEST vers Vannes.
Sur ce bord nous avons chronométré le Kitty-ouan' à 8.2 noeuds au bon plein. ( Fier le capitaine) .
Ca ne vaut pas les 9.3 d'un Pabouk-love pendant une semaine de cabotage vers Brest mais c'est pas mal pour plus 1t200.
Les îles de BOED et BOEDIC sont laissées à tribord pour enfin enbouquer le passage de Séné vers VANNES, la maison rose nous a vu vers 19 h .
Nous remorquons alors un des derniers vauriens sur l'eau dont l'équipage épuisé nous a sollicité.
Nous arrivons enfin à VANNES après cette journée de mer passionnante.
Les mousses s'activent au pied du mât. Les haussières et les pare battages sont sortis .
L'arrivée continuelle des bateaux de la flotille offe un spectacle de bazar organisé aux yeux des spectateurs. Les zodiacs glissent d'un arrivant à l'autre pour leur assigner leurs places.
Nous retrouvons les Ebihens apparamment plus rapides que nous pour arriver au port .
Voilà donc la première journée de mer du Kitty-ouan' qui s'est très bien comporté, voile haute avec ce force 6-7. Rien n'a paru sous dimensionné et les bastaques ont parfaitement rempli leur rôle.
FIN prochain article La soirée à VANNES et la traversée vers le LOGEO et retour à Port ANNA ( journée du 04/06/2011)
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